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"Êtes vous fiers d’être français?”

Dernière mise à jour : 5 janv. 2022

Celui qui pose ce genre de question, y répond déjà par la négative.



Fier d'être français?

Accepter de répondre à la question: "Êtes vous fiers d'être français?", c'est, d'une, reconnaitre une quelconque autorité morale à celui qui la pose comme si c'était à lui ou à elle de distribuer les bons points. De deux, laisser entendre que le doute est permis. De trois, qu’il faut justement se justifier.


“Il n’y a pas de quoi être fiers lorsque la France bafoue les mêmes valeurs qu’elle porte en étendard”

Quand des suprémacistes blancs projettent de commettre des attentats ou s'arment en vue d'une guerre civile, quand des figures médiatiques les encouragent avec des pamphlets sur une inévitables guerre civile, lorsque les riches refusent de payer leurs impôts en France, lorsque des citoyens juifs rejoignent l'armée israélienne, lorsque des organisations communautaires ou des personnalités publiques juives agissent comme levier de pression du gouvernement israélien, lorsque des élus mettent le pays au service de lobbys au détriment de l'intérêt national, lorsque des grands groupes français polluent l'eau et l'air respiré par tous les français, lorsque des élus de droite se mettent au service de la Russie ou des États-Unis, lorsque des élus de gauche ou d'extrême droite et même un ancien premier ministre se font les chantres des dictateurs Putin et Xi Jinpin, ou lorsque des volontaires rejoignent l'armée russe en Ukraine, on ne leur demande pas s'ils sont "fiers français”.


Au lieu de répondre à ce genre d'injonction, les organisations musulmanes feraient mieux de se poser la question: "Où avons nous échoué au point qu'on ose nous poser cette question?”

Cette question posée aux musulmans mériterait plutôt un cinglant: “Il n’y a pas de quoi être fiers lorsque la France bafoue les mêmes valeurs qu’elle porte en étendard”. De la nature peu démocratique de la V° République au soutien à la plupart des dictatures dans le monde par tous ses gouvernements depuis sa proclamation en 1958 en passant par toutes les guerres menées à domicile et à l’étranger contre les pauvres, il n’y a vraiment pas de quoi être fier d'être français. Et c’est parce qu’on se sent français qu’on ressent de la honte pour ce que la France représente à travers le monde aujourd’hui en terme d’exploitation, de pillages ou de subvention de la guerre.


Une fois cette fierté exprimée, sur quoi peut elle bien reposer et vers quoi peut elle bien mener? Cette fierté est elle une adhésion et une défense des idéaux républicains restés lettre morte? Ou bien est ce là un chauvinisme de façade pour faire du pied au gouvernements successifs qui n'ont cessé de structurer l'islamophobie en France? Cette fierté d'être français exige t elle de se lever contre les dirigeants qui justement bafouent tous les principes républicains tant de fois portés aux nues, ou bien est ce une fierté qui exige obéissance et rend "anti française" toute désobéissance face à un ordre et des lois injustes? L'objection de conscience est elle encore possible dans ces conditions?


Si celles et ceux qu'on appelle "les musulmans " ont de quoi être fiers, c'est bien d'avoir fait de la France une puissance économique lorsque cette dernière est venue piller et exploiter leurs terres ancestrales, de l'avoir libérée la France lorsqu'ils étaient soldats indigènes pendant que les bons blancs collaboraient avec l'occupant; et de l'avoir reconstruite quand on les a faits venir par bateaux bondés pour faire tourner les mines et les usines de la métropole. Les musulmans peuvent être fier d'avoir été si généreux pendant plusieurs siècles et de n'exiger que l'égalité qu'on leur refuse pourtant. Et cela n'honore pas la France d'être aussi endettée et d'inverser les rôles.



Ce genre de publication et leur relai est aussi pathétique que de répéter "Je suis français" en levant sa carte d'identité. Il faut ne pas en être convaincu pour ressentir le besoin de le faire. Si quelqu'un passe mon temps à répéter "je suis un être humain", c'est qu'au fond il n'en est pas certain.


Le fait même qu'on puisse poser la question en pleine répression post-loi séparatisme après plus de deux décennies de lois liberticides explicitement orientées vers celles et ceux qu’on appelle "les musulmans", reviendrait à demander à une femme battue si elle est fière son mari tout en insinuant qu’elle a intérêt à l’être.


Au lieu de répondre à ce genre d'injonction, les organisations musulmanes feraient mieux de se poser la question: "Où avons nous échoué au point qu'on ose nous poser la question?”. Quant à relayer ce genre de niaiseries par une organisation qui s'est enfuie en Belgique, cela laisse plus que perplexe.



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