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Russie-Ukraine: L'appel au jihad des deux camps

Dernière mise à jour : 13 mars 2022

Avec le bombardement (à confirmer) de la Grande Mosquée de Marioupol et les déclarations publiques du Moufti d'Ukraine, c'est l'Islam s'invite dans le conflit et se retrouve mobilisé par les deux camps.

Mise à jour: il s'avère que la Mosquée n'a pas été touchée par les bombardements selon son recteur Isamel Hacioglu.


Le 11 Mars, c'est la mosquée Soliman le Magnifique et sa femme Roxelane qui servait de refuge à 80 civils qui aurait été bombardée à Marioupol. L'information a rapidement circulé dans la presse occidentale sans que des photos ou vidéos ne soient disponibles au moment de la rédaction de ce billet.


La rapidité avec laquelle cette information confirme que l'implication de la religion, particulièrement l'Islam va jouer sur les sensibilités des uns et des autres. Pour s'attirer la sympathie des musulmans, la résistance ukrainienne n'hésitera pas à en jouer pour recevoir le soutien du monde musulman, idem pour le camps russe qui fera de cette agression une cause sacrée dans laquelle se retrouveraient les chrétiens orthodoxes et les musulmans face à l'Occident.


Au même moment, Vladamir Putin a donné son feu vert pour que des combattants en provenance du Moyen Orient, probablement de la Syrie qu'il a lui même rasée pour maintenir Bashar Al Assad au pouvoir et écraser la révolte populaire-, viennent lui prêter main forte. Ce feu vert vient après avoir pu compter sur Ismael Kadyrov qu'il a lui même placé à la tête de la Tchétchénie après l'avoir écrasée dans la sang durant sa deuxième campagne de la fin des années 1990. Kadyrov, autocrate et fidèle soutien de Putin avait lui même promis d'envoyer 10 000 hommes en les exhortant au jihad pour soutenir la Russie.


Maintenant que les deux camps appellent au jihad, l'un pour soutenir la résistance ukrainienne, l'autre pour soutenir l'invasion russe, et que Zelensky lui même avait lancé un appel aux volontaires du monde entier pour repousser l'armée russe, l'Occident ira t il jusqu'à réhabiliter le terme "jihad"? Et auquel cas, sera t il légitime pour le faire? Et quand bien même il s'aventurait à le faire, d'autres questions se posent: Quelle légitimité aura t il pour relégitimer le terme et/ou fermer les yeux pour que des combattants motivés par le jihad rejoignent l'Ukraine comme il l'a fait pour la Syrie? Quelle sera sa réponse si ces mêmes combattants dénoncent le deux poids deux mesures lorsqu'il s'agit de combattre d'autres occupations? Quel mécanisme sera utilisé pour imposer des limites? Choisir des chefs religieux pour qu'ils soutiennent cet appel alors qu'auparavant, ils répétaient que le jihad n'existe plus?


Même en France, pays qui a souffert des attentats terroristes fomentés en Syrie et qui minimisé la menace du terrorisme d'extrême droite, les appels de Zelensky ont été relayés et aucune opposition à cet appel n'a été entendu alors que la loi interdit de rejoindre un théâtre de guerre de cette manière. Une boite de pandore vient d'être ouverte avec ces appels aux volontaires étrangers et la déstabilisation permanente risque d'être une réalité avec l'afflux d'armes et de mercenaires qui auront tout intérêt à ce que le conflit dure au profit de leurs bénéfices nets.


De plus, nous avons là un énième exemple où la religion est utilisée à des fins politiques, et donc à justifier tout et son contraire. Les deux camps auront leurs figures religieuses pour y parvenir. Il incombera donc à chacun de définir, ou pas, sa foi comme un ensemble de valeurs morales et de principes non négociables n'attendant pas l'approbation du politique. Ou bien d'indexer sa foi en fonction de la volonté du politique, lui même connu pour ne pas avoir de morale.




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